Peintures…
J’ai toujours été sensible aux traces, aux couleurs « passées», aux marques de l’usure — wabi-sabi, tons délavés du temps frottant nos esquisses… aux reflets.
Puis, petit à petit, j’eus à découvrir des dessins, des peintures qui, sans que je me l’explique, m’émurent, me touchèrent et me parlaient. Se précisa alors une attirance vers certains peintres, graphistes, ou calligraphes de nos temps.

Peintures et gravures rupestres du Sahara au cercle Polaire, traces de vies, rituels, d’anciens chamanes, témoignages de société, inspirés et inspirants.
Ensuite, vinrent au travers de mes voyages et rencontres, des découvertes inépuisables d’inspirations. Tant de passeurs de couleurs, d’émotions, de ressentis, de lieux, et d’ambiances : Vittore Carpaccio à Venise, Turner à Londres, Soulage, Modigliani, Cocteau, Picasso, Pollock, Zao Wouki, ou Hokusai.

Je me rends compte que le trait, mon trait, pouvait témoigner d’un swing, de cadences, de couleurs, ou d’émotions. Et ce faisant, je développais un rituel où chaque matin, tôt et chaque soir avant le coucher, je peindrai et tracerai, chercherai des prolongations de moi-même. Empiriquement, patiemment, je notais des mélanges, des techniques, et me rendis compte que j’aimais l’huile, la laque et la cire liquide.
Les matins et les soirs, devinrent des journées entières. Ce rituel éclora en fonctionnement, un pendant à mon travail musical.

J’aime aussi la rouille, la marque du temps sur le métal. L’idée de récupération m’anime aussi, d’un désir d’user de métaphores graphiques, en peignant par exemple sur des écrans de portables ou d’ordinateurs qui normalement iraient à la casse.
Redonner vie.
Je me sers donc de tout pour exprimer le bonheur que j’ai à faire swinguer mes traits, ou suggérer des émotions, et souligner des non-dits.
