Hypersensible, méticuleux, ingénieux, les superlatifs pour définir Steve Shehan sont exigus pour décrire cet artiste. Comme toute chose possède une origine, Steve Shehan eut des parents, des racines, des influences, ce qui n’est pas en soi un fait extraordinaire.
Ce qui rend ce musicien plus attachant, c’est l’aventure et le combat qu’il mène depuis le milieu des années 70.

Sideman, arrangeur, metteur en son ou compagnon de route, il bat une mesure composée avec soin depuis plus de quatre décennies, auprès d’une multitude d’artistes, de chanteurs, de compositeurs ou de réalisateurs de cinéma.
Son lyrisme, sa féerie et sa rigueur du travail bien fait, révèle un style audacieux qui a révolutionné l’art des percussions et des musiques du monde.
Américain de naissance devenu Parisien, lorsqu’on demande à Steve Shehan d’où il vient, la réponse ne se limite pas à une capitale :
« Je naquis Virginien, mais fus néanmoins Floridien, puis New-Yorkais et Californien, insulaire de naissance, de toujours. »
Globe-trotter et assoiffé de rencontres, Steve Shehan taille la route très jeune pour nourrir son âme et se confronter aux cultures, un thème qui va le suivre dans la majorité de ses albums ; de son premier opus « Impressions de voyages », jusqu’à V.I.S, le triptyque cousu à la main qu’il fait paraître en novembre 2018.

Copenhague, Stockholm, Oslo, Barcelone, Essaouira, Djanet, Venise, Berlin, Cuba, Brésil, Maroc, Sénégal, Liban, Egypte, Turquie, Grèce, Iran, Afghanistan, Russie, Inde, Bali, Japon — la liste des villes et des pays qui jalonne la vie de Steve est incommensurable, comme l’amour qu’il porte aux artisans et luthiers rencontrés sur les routes sinueuses de tournées, de concerts et de safari sonores.
Les cultures qu’il entremêle et nous fait savourer tout au long de sa carrière d’artiste-voyageur s’opposent en apparence par leur origine, mais s’assemblent comme par magie dans la majorité de ses compositions.
De son aventure balinaise au début des années 80, il garde un souvenir ineffable et inaliénable, scellé à jamais dans sa façon de concevoir, composer et créer la musique.

Au même titre, ses aventures à Djanet, imprégnées par l’odeur apaisante du thé et la rencontre avec son « frère de cœur » Baly Othmani, Steve Shehan ne cèdera jamais à en partager la richesse humaine.
Avant-gardiste, il est à la fois architecte, maître d’œuvre et maître d’ouvrage d’un style propre à une génération de grands hommes. Il a ce talent à faire de quelques instants de vie une intrusion dans un monde de rêve par la musique.
Véritable cheville ouvrière, percussionniste, batteur, bassiste, claviériste, Steve Shehan puise son inspiration première dans le voyage, de l’intérêt qu’il porte à la rencontre — ce phénomène humain qui ne nous laisse jamais indemnes.

Pour découvrir la richesse protéiforme de Steve Shehan, il suffit d’ouvrir les oreilles et se plonger dans les albums et créations d’artistes aux styles variés tels que : Nitin Sawhney, Léonard Bernstein, Paul Simon, Bob Dylan, Bruce Dunlap, Sarah K, Michael Brecker, Jamey Haddad, Steve Gadd, John MacLaughlin, Paco DeLucia, Carlos Benavente, Gorge Pardo, Youssou N’Dour, Wasis Diop, Vangelis, Jon Hassel, Marcel Khalife, Ricardo Cocciente, Akiro Inoue (avec le groupe de Peter Gabriel), Riyoshi Sakamoto, Ibrahim Maalouf, Skauli Sverisson, Peter Herbert, Vladisvar Nadishana, Paul Winter, Maria D’Apparecida, Juan Manuel Serrat, Gabriel Yared, Coluche, Offering, Yves Montand, Maurad, Manzanita, Khaled, Polyphonies Corses, Polyphonies Bulgares, Salif Keita, Anoushka Shankar, Zakir Hussain, Golshifteh Farahani….